Tout feu, tout flamme

Exposition à la Maison Pressée (9 rue des Deux Anges, Rouen);

Tout feu, tout flamme est une exposition rassemblant différents projets contestant à leur manière l’ordre établi.

Dégradant, laid et nul est une photographie capturant les traces de l’intervention d’un.e passant.e sur Stela. Imitant les monument aux morts omniprésents en France, Stela invite le public à inscrire via un système de dénombrement par trait les victimes de féminicides de l’année. Le.a passant.e intervenant.e à joué le jeu en apportant sa craie, malheureusement sans signer.

 

LAIDEUR : installation rassemblant les cartes Déflorer.

Questionne l’image de la fleur dans sa pluralité. Symbole à la fois d’amour, de mort et de sacrifice. Chacune des cartes décrit l’un des féminicides survenu en 2021. Elles énoncent succinctement les faits, tel qu’ils seraient formulés par les victimes. Déflorer est un projet en construction prenant la forme de 56 cartes brodées, il vise à souligner l’acte de barbarie et la redondance des faits.

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Un pavé dans la mare est à l’origine un atelier participatif qui s’est déroulé à la Galerie Trampoline en mai 2018, se jouant du pavé comme outil contestataire et symbole de révolte. L’action consistait en la duplication de pavés en plâtre coloré. Ceux-ci, détournés en craies, gardent leur identité militante mais sont activés de manière différente en permettant la revendication écrite.

Entre-temps  s’inspire de l’incendie d’une usine classée Seveso dans la ville de Rouen. L’installation originelle consiste en l’exposition d’une centaine de boules à neige mises en place sur une échoppe roulante. La neige artificielle de couleur noire présente dans le globe fait référence à l’apparition d’une pluie de suie survenue après l’incendie.

PPP -Place de Parking Portative- est une place de stationnement en linoléum transportable, pouvant être déplacée au grès du conducteur. Lui donnant l’autorisation de stationner, elle réinvente la notion de propriété.

La vidéo Allocution Invisible, cite un texte élaboré en huis clos, faisant état de mon ressenti. Celle-ci fut publiée par la revue TERREAU, à la sortie de l’état d’urgence le 10 juillet 2020. Elle présente un plan fixe sur une chaise vide, dans l’attente d’une apparition. Une voix s’exprime pendant 5min30 sans citer le terme « artiste », laissant chacun chercher, réfléchir et, par empathie, se projeter.

Quand la rumeur du virus est venue à nous, peu se sont sentis concernés. La vie suivait son cours au gré des annonces sur la situation. Je poursuivais mes activités entre médiation, atelier et exposition. Puis le confinement fut décrété. Étant indépendante, plus précisément artiste-auteur, l’autonomie dont nous bénéficions m’est apparue à ce moment terrifiante. J’ai soudain pris conscience de ce que signifiait être une artiste en France, et éprouvé le besoin d’en parler. L’idée d’une allocution m’est venue, afin de contrer l’invisibilisation qu’ont connu les artistes. J’ai voulu utiliser les codes des retransmissions, le champ de l’information. Au même moment, je lisais « Notre condition »[1].